Se poser les bonnes questions
La première étape pour choisir correctement un chien est d’examiner convenablement les raisons qui nous poussent à adopter. Veut-on un chien « pour les enfants » pour « garder la maison » pour « faire du sport » ou tout simplement pour « faire des câlins sur le canapé ».
Tous les chiens ne sont pas uniformément adaptés à ces activités.
La plus grande erreur commise par les familles, même celles qui se renseignent bien sur la race de chien qu’elles vont adopter, est de se demander une fois que le choix est fait comment elles vont pouvoir adapter leur vie à ce nouveau membre de la famille.
Or ce qu’il faut faire c’est exactement l’inverse !
Il faut examiner son style de vie avec attention et trouver la race de chien qui va s’y adapter le plus facilement.
Un point sur la situation actuelle
La crise du covid a eu pour conséquence d’augmenter considérablement le nombre d’adoption.
Malheureusement le nombre d’admissions en refuge à considérablement augmenté également. On peut discerner deux causes principales à ce problème :
- l’isolement dû au covid entrave l’acquisition des compétences qui sont nécessaires au chien pour évoluer correctement en société.
- La famille adoptante a choisi un chien dont le tempérament ne convient pas à ce qu’elle est capable de lui proposer.
Où et comment trouver le bon compagnon ?
Un point sur les races de chien et les élevages
L’espèce canine est extrêmement variée, la Fédération Cynologique Internationale (FCI) dénombre aujourd’hui plus de trois cent races de chiens. Autant dire qu’il y a de quoi faire. Un grand nombre d’entre elles sont disponibles en France. L’idée est donc de trouver la race qui va le mieux s’adapter à ce que vous avez à lui proposer.
Il y a des grandes lignes qui permettent de se faire une idée générale de ce que telle race de chien est capable de proposer.
Par exemple, les races bergères sont souvent des travailleuses forcenées qui ont besoin d’être au contact de l’humain, à déconseiller à ceux qui ont peu de temps pour s’occuper de leur chien et qui sont peu porté sur les activités physiques.
Les races de type molosse sont à contrario moins exigeantes en termes d’activité physique et sont un peu plus indépendantes.
Les chiens de chasse quant à eux sont aussi des grands sportifs.
Enfin il ne faut pas faire l’erreur de croire que les chiens de compagnie sont faits pour rester sur un canapé toute la journée.
Une fois qu’on a fait le choix de la race, il faut encore choisir le bon élevage.
En effet l’éleveur a une grande incidence sur les compétences que le chiot va développer :
- Par la sélection des lignées qu’il opère qui vont augmenter la propension du chien à produire certain type de comportement.
- Par les actions qu’il mettra en place pendant la période de socialisation primaire, qui vont définir les capacités du chiot à interagir avec ses congénères et le monde humain.
Tous ces critères sont à prendre en compte quand on choisit un chien.
Le piège du chien « qui comprend vite »
« Je veux un chien qui comprend vite » une des phrases que nous les éducateurs entendons très souvent.
Ce raisonnement conduit souvent à acquérir des chiens de type berger. Pourtant ce sont des chiens que nous voyons énormément en éducation et rééducation. Alors la réputation de ces chiens est-elle fausse ? Nous a-t-on trompés sur leur capacité ?
Pas du tout ! Ce sont effectivement des chiens avec de grandes capacités cognitives et un grand désir d’exercer ces capacités au contact de l’humain.
Mais alors où est le problème ? Le problème est que ces races sont des races de travail qui sont sélectionnées pour exercer un métier pendant une journée entière. En d’autres termes, elles ont besoin qu’on leur donne des choses à faire et des problèmes à résoudre pendant plusieurs heures dans la journée. Ce que, pour la plupart d’entre nous, notre emploi du temps ne nous permet pas de faire. Ces chiens sont facilement frustrés, leurs besoins fondamentaux d’activité n’étant pas remplis. Ils ont donc beaucoup de comportements indésirables. Il faut ajouter qu’ils ont également beaucoup d’énergie physique, qu’il faudra aussi canaliser.
Une des clés pour une bonne adoption est donc de sélectionner un chien qui a des besoins en dépenses physique et cognitive que vous pouvez satisfaire.
Sinon ces chiens deviennent ingérables et finissent en refuges.
Et le chien de refuge alors ?
Les risques potentiels
Si on suit ce raisonnement, cela veut-il dire qu’il ne faut pas adopter de chien de refuge ? Pas du tout ! Simplement il faut se faire correctement accompagner.
Il faut prendre en compte que la plupart des chiens qui finissent malheureusement en refuge, n’ont pas été traités de la bonne manière et que cela engendre souvent des troubles comportementaux. Ces troubles doivent être traités en rééducation et peu de propriétaires sont assez compétents pour s’en sortir par eux-même. Certains troubles peuvent même engendrer des questions de sécurité.
Les Solutions
Comment faire alors ? La meilleure solution, si la démarche est de « sauver » un chien, est encore d’emmener un éducateur avec soit lors des visites au refuge.
L’éducateur, s’il a l’œil bien aiguisé, va pouvoir discerner, même chez des chiens croisés, le type de chien que vous avez en face de vous et vous informer du type de comportement qu’il peut produire. Mais il va surtout, en questionnant les soigneurs du refuge, et en examinant attentivement le chien identifier les troubles que celui-ci pourrait avoir afin de vous informer de la faisabilité de l’adoption du chien au sein de votre foyer et du travail à mettre en place lors de son arrivée.
Je suis pour ma part particulièrement pointu lors de ces visites car un chien qui sort de refuge ne doit jamais y retourner. L’abandon est une chose terrible en soi, la vie en refuge peut parfois être très dure. Il n’est pas question d’abandonner le chien une deuxième fois !
Adopter un chien de refuge est un projet formidable mais exigeant dans lequel j’aurais plaisir à vous accompagner.
Principes de base de l’adoption canine
En complément, voici quelques principes de bases qui serviront à guider les nouveaux adoptants :
- “Un engagement de 10 ans environ” : c’est la durée de vie moyenne des chiens, parfois plus courte, souvent plus longue. Il faut être prêt à consacrer ces années à ce nouveau membre de la famille.
- “Il va mourir” : ce n’est pas la chose la plus plaisante à laquelle penser quand on est en démarche d’adoption mais il faut bien avoir conscience que selon toutes vraisemblance votre nouveau compagnon partira avant vous et il faut s’y préparer. C’est votre compagnon de vie et vous aurez le devoir de l’accompagner jusque dans ses derniers instants.
- “Plus gros c’est plus cher” : le coût relatif à l’entretien de votre nouveau compagnon est la plupart du temps fonction de son poids. En effet le coût des croquettes comme des médicaments est fonction du poids du chien. Certaines races dites “géantes” peuvent même vous contraindre à changer de véhicule.
- “Les 4 premiers mois de vie du chiot sont primordiaux” : beaucoup de ce que le chien sera capable de faire dans sa vie se détermine à cette période. Si le chien subit des traumatismes pendant celle-ci, ils peuvent être irréversibles ou en tout cas nécessiter un gros travail de rééducation. c’est pourquoi il est primordial de s’assurer qu’ils se passent au mieux.
- “Trouvez des activité à partager avec votre chien” : partager des loisirs avec votre chien vous permettra de trouver une satisfaction mutuelle, et amènera du positif dans votre relation.
Conclusion : comment être sûr de faire le bon choix ?
Vous connaissez maintenant les grandes lignes pour l’adoption de votre chien. Mais le moyen le plus sûr de faire le bon choix reste encore de faire appel à un professionnel ! Ce service est encore peu répandu mais nous sommes maintenant quelques-uns à proposer des « conseils à l’adoption ».
Chez moi, ce service consiste à faire une séance ou nous identifions vos besoins et le style de vie que vous avez, et fort de ces éléments et de ma connaissances des races et de leurs histoires, je propose une sélection de races ou type de chien qui pourrait vous convenir et nous en discutons ensemble jusqu’à identifier le bon candidat. Je peux même vous aider à choisir l’élevage afin de mettre toutes les chances de votre côté.